L’incroyable taux de réussite au bac général…Ce qu’en pensent les Pétroleuses

Aussi incroyable que cela puisse paraître, le taux de réussite au baccalauréat général a atteint des sommets cette année : 91,9 % ! Nos petits jeunes, malgré l’image que l’on peut avoir d’eux parfois peu flatteuse (incultes, irrespectueux…), sont brillants à l’école. Et nous ne devons, en aucun cas, être trop durs envers leurs petites lacunes. Quelle importance après tout s’ils n’ont pas par exemple, de solides bases orthographiques. Une lecture à voix haute et phonétique permet de comprendre…Quelle importance aussi que les examinateurs reçoivent du ministère de l’Education nationale quelques directives (ne pas sanctionner l’orthographe, s’arrêter sur le mot magique qui ouvre toutes les perspectives peu importe si la phrase n’ a pas de sens…).

Mes chers collègues de l’Education nationale, je vous plains de rentrer dans le jeu des têtes pensantes de notre système, je vous plains de vous rendre complices d’un nivellement par le bas. Vous n’empêcherez jamais la sélection, l’égalité scolaire pour tous n’existera jamais et aujourd’hui, nous sommes devant un couperet : le baccalauréat n’a plus aucune valeur.

Au vu des résultats de mes élèves je me gargarise : je suis une excellente prof ! 100% de réussite en terminale professionnelle AMA , 86.7 % dans une autre terminale professionnelle Commerce (moyenne nationale du bac pro 78.5 %) ! 

En BTS, j’ai battu cette année des records. Dans la même classe de BTS MUC, voici les notes obtenues par mes 19 élèves en français : un 19/20, un 18/20, un 16/20, un 14/20, un 13/20, quatre 12/20, un 11/20, un 10/20, trois 8/20, un 7.5/20, trois 7/20, un 6.5/20.

A titre de comparaison, voici les moyennes obtenues par ces mêmes élèves notés par moi en deuxième année de BTS :

-celle qui a eu 19, premier semestre = 9.3/20, deuxième semestre = 12
-celui qui a eu 18, premier semestre = 15/20, deuxième semestre = 14.6
-celle qui a eu 16, premier semestre = 9.4/20, deuxième semestre = 7.1
-celle qui a eu 14, premier semestre = 9.5/20, deuxième semestre = 8.5
-celle qui a eu 13, premier semestre = 7.3/20, deuxième semestre = 7.3
-celle qui a eu 12, premier semestre = 9.5/20, deuxième semestre = 8.5
-celle qui a eu 12, premier semestre = 12.6/20, deuxième semestre = 10.8
-celle qui a eu 12, premier semestre = 8.2/20, deuxième semestre = 8
-celle qui a eu 12, premier semestre = 9.9/20, deuxième semestre = 8.3
-celle qui a eu 11, premier semestre = 11.2/20, deuxième semestre = 11.6
-celle qui a eu 10, premier semestre = 7.8/20, deuxième semestre = 6
-celle qui a eu 8, premier semestre = 7.9/20, deuxième semestre = 6.6
-celle qui a eu 8, premier semestre = 7.6/20, deuxième semestre = 5.1
-celle qui a eu 8, premier semestre = 6.6/20, deuxième semestre = 8.5
-celle qui a eu 7.5, premier semestre = 7.3/20, deuxième semestre = 7.5
-celui qui a eu 7, premier semestre = 7/20, deuxième semestre = 3.5
-celui qui a eu 7, premier semestre = 9/20, deuxième semestre = 7.3
 -celui qui a eu 7, premier semestre = 6.2/20, deuxième semestre = 6.3
-celui qui a eu 6, premier semestre = 13/20, deuxième semestre = 11.6

Certes, j’ai la réputation de noter sévèrement, mais cette sévérité n’explique pas tout. Je suis seulement intransigeante avec l’orthographe et la syntaxe, et bien sûr le respect des méthodes. Rien d’anormal en soi finalement.

La moyenne de fautes par copie (une copie double) dans cette classe oscille entre 35 et 40 fautes. L’élève qui a eu 11/20, une bonne élève et sérieuse, est fâchée avec l’orthographe. Elle est capable de dépasser les 100 fautes dans une copie double (et ce n’est pas mon record).

Le seul dans cette classe qui mérite sa note, c’est celui qui a eu 18/20. Un garçon atypique, extrêmement cultivé, au vocabulaire soutenu (je l’ai corrigé pendant deux ans avec le dictionnaire ouvert sur mes genoux…une première depuis que je suis enseignante) !

Un seul ne mérite pas sa note, celui qui a eu 6. Son écriture illisible lui a certainement joué un mauvais tour.

Pour les autres, ce n’est pas justifié. Que dois-je faire ? Continuer ce en quoi je crois en défendant tant bien que mal la langue française, ou fermer les yeux et me spécialiser dans la phonétique et le déchiffrage du sens.

Quand j’ai commencé à enseigner en BTS MUC, en 2002, la moyenne académique à l’examen tournait aux alentours de 6.5/20, 7/20.


A vous d’en tirer les conclusions ! A quand 100 % de réussite ?

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