Choisir est-ce renoncer à sa liberté ?...Ce qu'en pensent les Pétroleuses
Choisir est-ce renoncer à sa liberté ?
L'homme par nature est amené à faire des choix. Mais nul ne peut savoir, a priori, si ce choix est bon ou non. Toujours est-il qu'à partir du moment où s'offre à nous un choix, cela sous-entend indéniablement un soupçon de liberté. Car sans liberté, l'homme ne peut choisir. Evidemment tout dépend de ce que l'on entend par liberté. Si nous considérons un régime de démocratie, nous pouvons croire qu'effectivement, la liberté est de mise ; a contrario dans des régimes qualifiés de dictatoriaux où la terreur règne, où la liberté d'expression est bafouée, il est improbable que cette notion de liberté puisse réellement exister. Cependant, tout n'est pas aussi simple dans la réalité.
En effet, l'acte de choisir n'est pas à la portée de tous. Faut-il encore en avoir la possibilité ? Car sans discernement, l'homme ne peut choisir. Sans intelligence, l'homme se transforme en un mouton de Panurge, imite, copie à l'identique, mais ne choisit guère par lui-même. Il suit un modèle. Il suffit pour cela d'étudier un groupe social pour s'apercevoir de la présence d'un leader et des autres qui sans personnalité aucune, disparaissent derrière lui et se fondent dans la masse.
De même l'éducation peut aussi aboutir au non-choix. Le milieu dans lequel évolue l'homme peut être si prégnant qu'il lui interdit en fait de penser par lui-même et à terme, de choisir. On ne compte plus les exemples de fils à papa qui reproduisent le schéma familial, sans oser s'affirmer par eux-mêmes, car depuis leur plus tendre enfance, ils ont toujours entendu : "mon fils, tu prendras ma place...".
Plus grave encore, dans certaines régions du monde, l'oppression est telle que l'homme ne peut choisir sous peine de s'opposer aux règles édictées, peu importe d'ailleurs qu'elles soient respectueuses des libertés fondamentales humaines. Dans ces cas-là, l'homme ne choisit pas, il subit sous peine d'être arrêté, emprisonné voire pire, torturé. Les exemples sont nombreux. Si nous faisons le tour des prisons dans le monde, nous compterions par milliers les hommes emprisonnés pour avoir osé dire tout haut des vérités dérangeantes. A Cuba, en Corée du Nord, en Irak, en Iran, en Afghanistan, en Birmanie...et la liste serait infinie...Choisir n'est donc pas à la portée du plus grand nombre, quoiqu'on en dise.
Ainsi choisir ne semble pas couler de source. Et pourtant ce terme s'apparente à celui de liberté, du moins à première vue.
Evidemment, cette liberté n'est pas totale, absolue dans la mesure où choisir engendre des effets négatifs, parfois un renoncement. Pourquoi d'ailleurs hésite-t-on tant à choisir ? Pourquoi certains sont-ils indécis devant un choix à faire ? Simplement parce que dans n'importe quel choix, il y a du bon et du moins bon. C'est dans ce sens qu'il faut comprendre le sujet : choisir est-ce renoncer à sa liberté ? Qui peut savoir à l'avance que le choix A plutôt que le B voire le C sera à terme le choix qu'il fallait faire ? Ceci dit, à partir du moment où l'on opte pour le choix A, c'est que l'on renonce au B ou au C. Mais est-ce pour autant que l'on renonce à sa liberté ? Que signifie ce mot en réalité ? Si c'est vivre sans contraintes, effectivement alors, tout choix est synonyme alors de renoncement. Mais n'est-ce pas utopique que de penser que la liberté avec un grand L existe ? Sommes-nous vraiment libres même dans un pays démocratique ? Pas vraiment si l'on considère que nous sommes obligés d'aller à l'école, de faire des études et de travailler, une fois devenus adultes, pour vivre tout simplement, avoir un toit et pouvoir se sustenter, le tout dans la dignité. Nonobstant cette réalité, il semble que l'homme est libre dans sa tête, et qu'il choisit en son âme et conscience. Finalement, nous faisons des choix mais rien ne nous oblige à les faire, si on prend le problème à l'envers. Rien ne nous empêche de ne pas aller travailler, de rester sous la couette jusqu'à midi, de vivre dans la rue...Reste que si nous voulons vraiment rester libres de notre destin, nous nous mettons en marge de la société et de ses schémas. De fait, on pense être libre mais c'est un leurre : il n'est guère possible de vivre en dehors de la société. A un moment ou un autre, on aura besoin d'autrui. La notion de liberté est donc toute relative.
Pour conclure, on pourrait simplement ajouter que le choix est propre à chacun et qu'il peut être signe de liberté comme de non-liberté. Personnellement, et même si cela ne convient pas forcément à mon entourage, j'ai choisi de vivre autrement. J'ai eu cette liberté de choisir, car personne ne pouvait m'empêcher de faire ce choix. Tout est question de ressenti, de ce que l'on met sous le terme de liberté. Je me sens libre dans ma tête, dans mes mouvements et je crois, que seule, la prison et ses barreaux seraient pour moi, le renoncement à la liberté. Certainement pas un choix.
Réflexion philosophique digne d'une vrai pétroleuse, respect...
RépondreSupprimerC'est à force de petits renoncements qui l'on s'emprisonne soit-même. La liberté n'est pas un droit, elle se façonne patiemment par petites touches comme une sculpture que que l'on rendra plus solide jours après jours et s'imposera aux autres comme un modèle à suivre.