L’acte de naissance : discrimination et atteinte à la vie privée…Ce qu’en pensent les Pétroleuses


Dernièrement le rectorat de Bordeaux m’a demandé un acte de naissance pour vérifier en quelque sorte, mon aptitude à enseigner dans le cadre d’une ouverture d’une nouvelle section voulue par mon chef d’établissement. Et oui dans le privé hors contrat, il faut demander l’autorisation pour enseigner. Cette autorisation est obtenue après l’envoi de multiples justificatifs (diplômes, contrats de travail, acte de naissance…) mais sans qu’il ne soit jamais vérifié votre aptitude (sur le terrain, autrement dit en classe) à être un bon enseignant.

J’ai « obtenu » cette autorisation il y a quelques années déjà (pour un autre de mes chefs d’établissement) mais personne n’est jamais venu voir si j’étais apte ou non à l’être. Et d’ailleurs quels critères déterminent si on est un bon enseignant ou non ?

Mes diplômes sont-ils synonymes d’un bon enseignement ? Mes précédents et actuels contrats de travail sont-ils là encore un gage d’un bon enseignement ? Si le rectorat demande ces pièces justificatives, on peut alors le supposer. Ouf tout va bien pour moi, j’ai des diplômes et mes contrats de travail sont là pour attester mon assiduité en tant que prof !

Mais là où je m’interroge c’est sur l’envoi de mon acte de naissance…qui me laisse perplexe, interdite. Cet acte de naissance prouve ma filiation. Je suis la fille de mon père, de ma mère et alors ? Puisque je suis la fille de mon père, de ma mère, cela me donne-t-il les qualités nécessaires pour enseigner ? Ne nous voilons pas la face…Quelle chance pour moi, mes parents sont bien Français et donc moi aussi par la même occasion. Ouf.

Enfin pas tout à fait car cela se gâte avec les mentions dites particulières qui figurent sur le côté de tout acte de naissance (mariage avec nom du conjoint, divorce, pacs avec nom des pacsés…). Ma vie privée est étalée au grand jour. Quel rapport avec mon aptitude à enseigner ? En quoi mes mariage et divorce influent-ils sur mes qualités supposées pédagogiques ?

On peut aisément imaginer l’image que pourra avoir le Rectorat de ceux qui ont une vie maritale agitée ou pire, qui ont une vie maritale (youpi, la loi du mariage pour tous est passée !!) différente des attentes de la société. L’autorisation d’enseigner sera-t-elle délivrée sans anicroche aux membres de la communauté homosexuelle ?

Je m’interroge, nous nous interrogeons. A nos yeux, devoir justifier de sa filiation et compte tenu des mentions particulières qui y figurent, la demande de l’extrait de l’acte de naissance par les institutions dans le but d’obtenir un emploi est tout simplement discriminatoire.

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