Conflit des générations… Ce qu’en pensent les Pétroleuses

« Mais maman c’est normal qu’il y ait un conflit générationnel entre nous » m’a dit une de mes filles un jour. « Tu ne peux pas comprendre ma génération, nous on aime Facebook, on est branché 24h/24h sur nos téléphones…Alors que toi tu portes un regard critique sur tout cela… ». Tellement surprise par cette affirmation, je crois être restée silencieuse sur le moment.

Naïvement, je croyais que malgré des différences dues à nos âges et notre vécu, on pouvait  éviter ce fameux cliché. Certainement pas…la preuve. Je ne m’étais pas rendue compte de ce fossé. Depuis, je réfléchis à cette notion de conflit des générations.

Peut-on parler de conflit ou fossé générationnel quand on ne partage pas les mêmes idées ? Tout est là !

 Il faut croire que oui si j’écoute ma fille. Pourtant, il m’a semblé tout mettre en œuvre pour éviter ce fossé tel que j’avais pu le connaître avec mes propres parents. Mais à l’époque, ce fossé était réel car nous n’occupions pas une place centrale dans la famille. Il y avait d’un côté les parents et de l’autre, les enfants. Les enfants n’avaient pas le droit à la parole. Nous ne racontions rien à nos parents. Nos parents ne nous demandaient d’ailleurs pas si nous allions bien. Ils étaient dans leur rôle d’éducateurs et nous préparaient à notre vie future d’adulte. Ils n’étaient en rien nos complices, ils n’étaient en rien nos copains. C’était ainsi. Nous n’étions pas proches d’eux. Mais ils ont fait de nous des adultes responsables. Ils nous ont donné des valeurs. Et nous les respectons.

Et aujourd’hui alors ? Les rôles sont inversés. Nous sommes devenus parents. Et nos enfants ont pris la place que nous occupions il y a une trentaine d’années. Comment nous voient-ils  finalement ? (On en revient à l’image). Car nous échangeons, nous partageons avec nos enfants. Certes, l’éducation est toujours là mais se fait différemment. Nous leur laissons le choix, nous on nous l’imposait. Malgré des différences fondamentales entre hier et aujourd’hui, finalement nous sommes des parents. Et restons dans ce rôle malgré une certaine complicité avec nos enfants ou du moins une complicité apparente.

Raisonnons-nous. Nous ne les comprenons pas ou mal. Comment leur dire que nous ne partageons pas leur frénésie des TIC simplement parce que nous refusons l’enfermement de nos esprits, parce que nous voulons garder notre espace de liberté, parce que nous aimons le lien social réel et non virtuel, parce que nous voulons rester libres de nos choix et ne pas subir ceux que la société nous impose, parce que nous voulons échapper à l’abêtissement des masses…sans parler de leur inculture qui nous fait frémir.

Voilà tout ce qui nous sépare. Un fossé « générationnel » : cela doit être vrai. La société évolue, les temps changent mais ce fossé entre jeunes et vieux est toujours là quoique nous fassions. Laissons-les faire. Peut-être ont-ils raison de vivre ainsi et nous tort de penser cela…Qui peut le dire ?

Finalement, quelle que soit l’époque, les enfants nous jugent à des années lumière d’eux.


Nous nous retirons sur la pointe des pieds et leur laissons la place devenue maintenant libre…A eux d’être parents à leur tour.

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